
Tout d’abord, sachez que Breathwork est un terme général anglophone utilisé pour décrire les différentes techniques de respiration consciente utilisées pour influencer l’état physique, mental et émotionnel d’une personne.
Il existe pleins de Breathwork différents, des plus doux, comme la cohérence cardiaque, et des plus intenses, comme celui que je propose. Il est considéré comme intense car cette technique de Breathwork passe par un phénomène d’hyperventilation, généralement associée à une situation de stress pour notre corps. Respirer ainsi peut également s’avérer challengeant au niveau mental, surtout les premières minutes et induire des libérations émotionnelles, physiques et énergétiques puissantes dont nous avons peu l’habitude dans notre quotidien. C’est justement ce qui peut être profondément thérapeutique !
L’histoire
Je vous partage un peu l’histoire du Breathwork pour comprendre l’utilité de ce mécanisme.
Nous devons cette découverte à Stanislav Grof (respiration holotropique) et Leonard Orr (rebirth), qui utilisaient le LSD dans leurs accompagnements thérapeutiques, et qui ont cherché à en reproduire les effets de manière légale et sans substance suite à sa prohibition dans les années 1970 aux Etats-Unis.
La prise de LSD (et surtout l’état modifié de conscience qu’elle permet), avait fait ses preuves au niveau thérapeutique en faisant notamment ressurgir les conflits internes des patients, rendant la psychothérapie plus efficace. De nombreux bénéfices sont relatés par les patients : libération d’émotions bloquées, apaisement du mental, réduction des angoisses et du stress, insight…
La découverte de ces psychiatres réside alors dans le fait qu’une hyperventilation volontaire et contrôlée nous permet d’induire un état modifié de conscience aux vertus similaires, où le cortex préfrontal, la partie de notre cerveau en charge des fonctions cognitives dites supérieures (mémoire de travail, raisonnement, planification et organisation, et plus généralement les fonctions exécutives) se met en quelque sorte en veille.
Je trouve impressionnant qu’en utilisant simplement notre souffle autrement, qui est sous notre nez depuis notre naissance, nous puissions nous guérir si profondément ! Cette ressource était d’ailleurs déjà présente dans les savoirs ancestraux, à l’instar des yogis qui en bénéficient depuis des siècles à travers les pranayamas.
Depuis, plusieurs cadres et techniques d’accompagnement autour du Breathwork ont vu le jour, comme la méthode Wim Hof avec son exposition au froid, Soma Breath de Niraj Naik ou celle de Susan Oubari, qu’elle décrit comme une forme abrégée de la Respiration Holotropique de Stanislav Grof. Ce qui les différencie peut être varié : l’objectif (bien être physiologique/recherche d’un état de transe), la technique de respiration, la durée de la séance, l’aspect directif/guidé ou non, le style des musiques/pas de musique, les interventions psychocorporelles du facilitateur (Bodywork)…
Pour les plus curieux, vous pourrez trouver d’autres informations sur internet, comme par exemple cette interview de Stanislav Grof, cet article sur la respiration holotropique ou les nombreux autres articles sur la méthode de Susan.

J’ai été formée par Susan Oubari, pionnière de ce type de Breathwork en France, avec sa méthode Breathe in Paris®.
Elle y combine 4 piliers : le coaching, le Reiki, les méditations guidées de pleine conscience et le Breathwork.
Lors des séances on s’allonge sur le dos, habillé.e, souvent avec un plaid et un masque sur les yeux, dans une ambiance chaleureuse, esthétique et tamisée.

La phase active du Breathwork consiste à respirer uniquement par la bouche de manière contrôlée, rythmée et continue pendant une durée d’environ 30 minutes.
Elle combine 2 inspirations, une première par le ventre, une deuxième par la poitrine et 1 expiration, douce et pas trop longue.
Le tout accompagné d’une playlist personnalisée qui aide à se détendre, à se motiver et à se libérer !
Je prends le temps de vous montrer, de décortiquer et de faire avec vous la méthode de respiration, je vous guide également pendant, elle est tout à fait accessible à tous.
Au niveau biologique
Le Breathwork, étant une forme de respiration consciente puissante, influence notre état général via un processus qui connecte notre corps et notre cerveau.
L’amygdale, la partie du cerveau qui contribue au traitement des émotions, envoie un signal à l’hypothalamus, le « centre de commande », qui lui va communiquer avec le reste du corps par le biais du système nerveux autonome où on retrouve le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique.
Le Breathwork active d’abord le système nerveux sympathique, lié au stress et aux réactions de survie, lors de la phase de respiration active par la bouche. L’hyperventilation qui en découle, mais plus généralement la respiration par la bouche, active le système sympathique car elle est techniquement réservée aux urgences. Le message envoyé à notre cerveau est que nous sommes en situation de stress, les glandes surrénales commencent alors à sécréter de l’adrénaline et du cortisol en nous permettant de nous préparer pour combattre ou fuir.
Le système nerveux sympathique activé déclenche une chaîne de réactions dans le corps : le coeur bat plus vite, le pouls et la pression sanguine augmentent, les sens deviennent plus aiguisés, le glucose et les graisses sont mobilisés pour donner de l’énergie au corps… Le corps est en état d’alerte. Le fait d’hyperventiler continue de faire chuter le taux de CO2 dans le sang, il devient moins acide et plus alcalin ce qui entraîne une constriction des vaisseaux sanguins, une excitabilité nerveuse et musculaire notamment à l’origine des tétanies, spasmes, picotements, étourdissements.
L’objectif étant de traverser ces étapes qui seront évidemment différentes en fonction des personnes et des séances pour atteindre un phénomène nommé hypofrontalité transitoire ; c’est l’état modifié de conscience recherché, où la partie de notre cerveau qui rationalise, la partie de nous la plus contrôlante, se met en pause. L’expérience nous donne alors à voir, à entendre, à sentir, d’autres parties de nous qui auront plus de place pour s’exprimer.
Quant au système nerveux parasympathique, lié à la relaxation, à la détente, à la régénération et à la guérison, il s’active pendant la phase d’intégration où nous respirons à nouveau naturellement par le nez. C’est alors que sont aussi libérées des endorphines, les hormones du bonheur. Et là, il y a juste à se laisser être et à savourer !
Je trouve aussi pertinent d’expliquer ce qui se passe au niveau physiologique lors d’une séance de Breathwork pour les plus sceptiques et cartésiens d’entre nous. J’ai parfois entendu des personnes dire que modifier leur respiration n’avait eu aucun impact sur elles ou que des exercices de relaxation, de méditation, ne leur permettaient pas de se relaxer, comme si cela ne fonctionnait pas. Avec le Breathwork, c’est différent. Si vous respirez avec cette méthode, vous aurez forcément des effets.
